Pourquoi une étude de sol sans essai pressiométrique ne permet pas de dimensionner des micropieux ?
Une étude de sol sans essai pressiométrique est insuffisante pour déterminer les caractéristiques nécessaires à la conception de micropieux.
Vous envisagez de faire réaliser des travaux de micropieux. Vous vous apprêtez à demander un devis à une entreprise spécialisée dans ce type de reprise de fondations.
Afin d’être efficace, il sera indispensable de disposer d’une appréciation de la capacité portante du sol.
Géotechnique Maison peut vous aider à réaliser une étude phase diagnostic G5 et/ou conception G2 Pro afin de pouvoir projeter la réalisation de micropieux après un sinistre.
Estimer de façon fiable la capacité portante du sol
Pour qu’un micropieu soit efficace, il doit s’appuyer sur une couche de sol vraiment résistante. L’essai pressiométrique permet justement de mesurer la solidité du sol à une profondeur donnée.
L'essai pressiométrique (type Ménard) permet de mesurer la déformabilité et la résistance du sol in situ. Ces données sont indispensables pour calculer la résistance par frottement latéral (adhérence du fût du micropieu dans le sol).
La résistance en pointe d’un sol est généralement estimée à partir des résultats de l’essai pénétrométrique. De son côté, l’essai pressiométrique permet de mesurer la pression limite du sol, c’est-à-dire la charge maximale qu’il peut supporter sans se rompre.
Ces informations sont essentielles pour évaluer la capacité portante du terrain, et donc pour concevoir des fondations fiables et adaptées à l’ouvrage.
Risques de surdimensionnement ou de sous-dimensionnement
Sans étude de sol complète, et notamment sans données sur la portance du terrain, consulter des entreprises spécialisées en micropieux est souvent inefficace.
Aujourd’hui, ces entreprises sont très sollicitées, notamment à cause des nombreux sinistres liés à la sécheresse et à la réhydratation des sols. Si l’étude fournie est incomplète, peu d’entre elles prendront le temps de vous expliquer ce qu’il manque pour établir un devis sérieux.
Et si, malgré tout, vous recevez un devis sans qu’aucun essai pressiométrique (ou équivalent) n’ait été réalisé, c’est un mauvais signe. Sans essai pressiométrique :
- Les micropieux risquent d’être surdimensionnés "par précaution" (plus longs, plus profonds, plus nombreux), ce qui augmente inutilement le coût du chantier.
- Ou au contraire, ils peuvent être sous-dimensionnés à partir d’hypothèses hasardeuses, avec un risque pour la stabilité de l’ouvrage (attention aux erreurs liées à la prise en compte d’études géotechniques plus complètes, mais faites à proximité de la zone sinistrée et qui ne révèlent pas forcément la réalité in situ).
Caractéristiques mécaniques des couches traversées : un point clé pour les micropieux
Comprendre les propriétés mécaniques de la couche porteuse du sol
Pour que des micropieux soient efficaces, ils doivent s’ancrer dans une couche de sol suffisamment résistante, appelée couche porteuse. Encore faut-il savoir précisément où elle se trouve (si elle existe) et quelles sont ses caractéristiques mécaniques. Sans ces informations, les entreprises avancent à l’aveugle et le risque d’erreur est réel.
Concrètement, il est essentiel de connaître la profondeur exacte de cette couche pour s’assurer que les micropieux seront suffisamment longs pour l’atteindre. La déformabilité du sol, mesurée notamment par le module pressiométrique, est aussi indispensable pour évaluer le comportement du sol sous charge et s’assurer que la fondation ne s’enfoncera pas de manière excessive.
En l’absence de ces données, aucun calcul fiable ne peut être réalisé, ce qui empêche de justifier la solution technique auprès d’un bureau d’études ou d’une entreprise spécialisée. Cela peut entraîner un refus de devis, ou pire, une mise en œuvre non adaptée aux conditions du terrain.
Ajuster les travaux en l’absence de couche porteuse
Il arrive parfois qu’aucune couche réellement porteuse ne soit rencontrée à une profondeur raisonnable. Passé 16 mètres, on commence à parler de profondeur excessive, avec des impacts importants sur le coût du chantier.
Dans ce cas, deux solutions principales existent :
Optimiser le frottement latéral du micropieu (calcul de l’adhérence le long du fût),
Augmenter la surface d’échange avec le sol, par exemple en majorant le diamètre du micropieu.